All our Americas
by Monique Laforce to my Dharma Bums, Jack Kerouac and Jean Tardif
Tell us, Jack, are we from the same America?
The old ones, they repeat prayers over and over
aaaaaaaaaaaaaand the children, nursery rhymes.
Three blind mice. Concrete, bottle and another beer.
Yesterday, Brome, Quebec or Lowell, USA. Our childhoods.
On the knees of old farm workers,
after the news and cartoons in the newspaper
I would read the Latin in the missals not understanding it.
The English poured into your thirsty ears.
Three men in a boat. TV, chips and another beer.
Miserere my love please aaaaaaaora pro nobis
Rosary beads and video game joysticks.
Our father give us our salary.
Automatic Teller Machine credit card.
Hail Mary. Very tired, Mary.
The week begins again. 52 times the same story.
And to sleep. And to dream. The eternal illusion of misery.
The rushing train makes the house tremble.
I rock in the chair. Children. A man.
Pain. Anger. Patience. Memory.
I rock and I sing, you cry and you pray.
The wars are always made elsewhere, Jack, elsewhere.
Miserere my love please aaaaaaaora pro nobis
We shall leave. We shall leave. We are gone.
Jazz, bars and alcohol. The office until five.
The gypsy poets’ wagon. Trail to follow until the end.
Japan in books, New York and New Orleans.
Insomnia, thirst, fear in the belly, satiating desire.
Behind us, forgotten, the tramps we abandoned.
Miserere my love please aaaaaaaaora pro nobis
Walking, rolling, leaving. Walking, rolling, leaving.
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaEven returning.
All the American roads, Jack, open onto the sea.
Translation from French by Sylvia Ann Manning and Monique Laforce, May 4, 2009, Quebec City
Toutes nos Amériques
by Monique Laforce à Jack Kerouac et Jean Tardif
Dis-moi, Jack, sommes-nous d’une même Amérique?
Les vieux rabâchent des prièrs et les enfants des comptines.
Three blind mice. Béton, bouteille et une autre beer.
Hier, Brome, Québec ou Lowell, U.S.A. Nos enfances.
Sur les genoux des vieux employés de la ferme,
après les nouvelles et les cartoons dans le journal
je lisais le latin des missels sans le comprendre.
L’anglais versé dans tes oreilles avec la soif.
Three men in a boat. Télé, chips et une autre beer
Miserere my loveaaa please aaaaora pro nobis
Grains de chapelets et manettes des jeux videos.
Notre père donnez-nous notre salaire.
Guichet automatique et carte de crédit.
Je vous salue Marie. Bien fatiguée, Marie.
La semaine à recommencer. 52 fois la même histoire.
Et dormir. Et rêver. L’éternelle illusion de la misère.
La train passe en trombe et fait trembler la maison.
Dans la chaise je berce. Des enfants. Un homme.
La douleur. La colère. La patience. La mémoire.
Je berce et je chante, tu pleures et tu pries.
Les guerres se font toujours ailleurs, Jack, ailleurs.
Miserere my loveaaa please aaaaora pro nobis
Nous partirons. Nous partirons. Nous sommes partis.
Le jazz, les bars et l’alcool. Le bureau jusqu’à cinq heures.
La roulotte des poètes gitans. La track à suivre jusqu’au bout.
Le Japon dans les livres, New York et la Nouvelle Orléans.
L’insomnie, la soif, la peur au ventre et le désir à épuiser.
Derrière nous, oubliés, les clochards de nos abandons.
Miserere my love aaaplease aaaaaora pro nobis
Marcher, rouler, partir. Marcher, rouler, partir. Même revenir.
Toutes les routes d’Amérique, Jack, ouvrent sur la mer.
Monique Laforce
of Quebec City, Canada, has six books of poetry published by Le Loup de Goutière (Quebec): Ni Fille de Ni Femme de (2005); Dessine-moi une maison (2003); Le 7 août à titre provisoire (2001); Des lilas à ciel ouvert (2000); Les spectateurs du silence (1999); Une chaise où s’asseoir (1998).
Bravo, Monique! Je te lis toujours, meme loin des ameriques.
o’er snowy peaks
my mind wanders
far from the Hindu Kush
un traversier traverse la riviere
the crack of ice
freeing itself from itself